Pour cette course, l'équipe pour l'endurance en molto est tout à fait nouvelle et sur une moto presque nouvelle, notre bonne vieille Ducati 750ss de 1992 entièrement refaite cette hiver et mise au point à l'endurance de Nogaro (pour mémoire 3h00 de mécanique sur 4h00 de course – voir CR) et améliorée suite au retour d'expérience de cette endurance.
L'équipe pour les 333 molto :
- pilotes : Florent (qui avait fait l'endurance de Nogaro en 2009 et un roulage en mars) et Frédéric, un ancien de la vitesse et aujourd’hui prof de moto cross via son école KDM
- ravitailleur : Pierre
- extincteur : Benoit
- chronométreur et panneauteur : Georges (merci encore pour le coup de main) et Clément, ado en découverte du monde de la course moto
- team-manager : Hugues (à défaut de rouler…)
- mécano : personne, on n’en aura pas besoin cette fois-ci !
- intendance : Cindy et Fabienne (merci à elles parce que c’est ce qui assure la tranquillité à l’équipe pendant la course et sa préparation !)
Dans l'ordre : Pierre, Clément, Florent, Benoît, Hugues et Frédéric.
L'aventure a donc commencé jeudi soir sous un déluge pour Fred et Florent, avec une nuit bien arrosée (par la pluie s’entend) et quelque peu apocalyptique, ayant malmenée le camps.
Les essais de vendredi se sont déroulés sous cette même pluie battante, avec au mieux deux motos en piste dont la notre, histoire que les pilotes redécouvrent ou découvrent la moto dans de bonnes conditions… Pour résumer leurs impressions : une poignée de gaz réservée à de vrais hommes, idem pour l'embrayage. Quelques modifications ont tout de même été immédiatement apportées au cours de ces essais : mise en place d'une plaque pour protéger les filtres des remontées d'eau de la roue avant et reprise complète des réglages de suspension.
La foule au départ...
Cindy et Fabienne en umbrella girl, mais pas pour le soleil sur ce coup...
Solitude sur le départ
Vendredi soir, arrivée d’Hugues et Clément, accompagné de Thomas sur le circuit. Hugues, se prenant au sérieux dans son rôle de team-manager, fait le bilan avec les pilotes et les briefe sur le déroulement du week-end. On commence par réviser les procédures de changement de pilote et de ravitaillement, puis on s'attaque aux consos, calculées le vendredi lors des essais sous la pluie, ce qui se révèlera être une erreur... On passe ensuite à la révision des trajectoires et des rapports de passage en courbe, ce qui ne sera pas inutile et également un petit rappel de l'utilisation d'une Ducati par rapport à une 1000 4 cylindres !
Puis petit tour du paddock pour dire bonjour à tout le monde et admirer les machines en préparation.
Samedi, c'est parti pour les essais qualificatifs, qui se dérouleront le matin. Vu qu’Hugues assure le poste de commissaire de piste, les pilotes assurent leurs essais. Fred fera ses qualif sur une piste mouillée en 2'25 et Flo en 2'15, ce qui laisse une belle marge de progression mais est très bien pour une première. Les réglages de Fred sur les suspensions sont efficaces, le comportement de la 750 commence à être compris et le circuit assimilé, ce qui donne des trajectoires propres et fluides (admirée depuis le poste 5 du S par Hugues).
Ils se qualifient en 25ème position. Bravo !
Puis Fred et Flo s'attaquent au changement des pneus à l'ancienne vu le peu d'équipement que l'on a. Mais rien à dire, ils maîtrisent ça comme un chef.
Pendant ce temps, Cindy et Fabienne préprent un bon repas pour les pilotes (et les autres quand même !), sous le regard affamé du pilote Flo après sa prestation du matin et la mécanique effectuée.
Le samedi après-midi, l’équipe va admirer l'équipe de Box23 et de Ricco en recto et proposer un coup de main si besoin. En fait, on en profitera pour admirer une très belle course, avec une remontée hallucinante de Seb (un tour = une place de gagnée), fallait voir le regard au départ de son relais ! D'ailleurs, toute l'équipe sera efficace puisque avec aussi peu d'autonomie (11 l !), ils devront assurer une course avec des pleins plus rapprochés. Tonio, team-manager de l’équipe et importateur Pierobon, pour rester dans ses habitudes, jouera avec le feu sur les ravitaillements (10.5 l pour 11 l d'autonomie, chapeau ! et Hugues en profitera pour prendre des cours de team-manager ! Quand à la course de Ricco et Jean-Phi, rien à dire si ce n'est que c'était régulier et propre et qu'ils ont assuré. Donc félicitation à tous et merci pour le spectacle.
La suite consiste à faire une dernière révision de la moto avec vidange des cuves de carbus et nettoyage des filtres aui ont pas mal avalé d'eau la veille.
Thomas est mis à contribution : il paraît qu'il faut commencer jeune !
Puis il se prend à réver d'être pilote...
Samedi soir, pendant que Hugues a emprunté le vélo de Cyril pour retrouver son fils qui était parti enchainer des tours de circuit en vélo, Benoit arrive en renfort.
Puis Hugues s'attaque au programme de motivation des pilotes avec révision des trajectoires et de l'organisation du lendemain, et quelques menaces de jets de graviers si ils ne roulent pas plus vite... Il reste à travailler les vitesses de passages en courbe, en mettant un rapport de plus partout. Il leur signale également que le rodage est fini et qu'ils peuvent ouvrir :o) Puis après avoir envoyé au lit tout ce petit monde (faut que l'équipe se repose !), il va soudoyer l'équipe de Box23 à coup de pâté et prune pour avoir un panneau le lendemain. Merci Ricco, ça été bien pratique et les pilotes ont apprécié d’avoir de l’info à chaque tour, ce qui motive.
Dimanche matin, c'est parti pour la course, tout le monde est motivé et ça fait plaisir. On installe le stand à 7h00, le hasard fait qu'on se retrouve avec le PRT, ce qui annonce une bonne ambiance.
Fred et Florent font un échauffement improvisé dans la ligne des stands.
Puis c'est la mise en épi, grand moment de concentration des pilotes...
Florent fera le départ. Comme toujours, moment magique, même si ça ne se passera pas comme prévu. Florent n'arrive pas à engager la vitesse et la moto ne se lance pas. Il finit finalement par partir en fond de grille mais roulera régulier tout au long de son relais ce qui permettra de grappiller quelques places.
On est parti sur un relais de 30' afin de voir comment ça se passe après tout ce temps sans rouler. Le constat est clair au retour : douleurs au poignet droit (merci les carbus dell orto).
Fred part le couteau entre les dents avec l'intention d'améliorer ses chronos du matin, ce qu'il fera assez rapidement.
La course se déroule sans encombre, sauf au bout d'un moment où on voit entrer Fred en catastrophe. Il a plein de gravier dans la botte droite, on n'en voie pas dans le bac de la moto et on ne comprend rien à ce qu'il dit, il secoue sa botte et repart comme une furie. Le directeur de course passe nous voir quelques minutes après : ils l'avaient fait sortir parce qu'il semait du gravier sur la piste. On lui explique qu'il n'y en avait plus dans la moto et que c'est bon et la course suit son cours. Au prochain relais, Fred nous explique ce qu'il s'est passé : il a tiré droit dans le bac à gravier du S du fond en voulant faire l'extérieur à un autre moto avec un peu trop de vitesse, ce qui l'a fait ressortir dans le synthétique ; du coup il a préféré tirer dans le bac en redressant la moto plutôt que de sortir sur l'angle sur le synthétique, suite aux avertissements et aux chutes de la veille sur cette zone glissante. Ensuite, son côté tout terrain lui a permis de récupérer la moto dans le bac et de la coucher au pied des pneus en sortie, sans chute. Du coup, pas de dégâts si ce n'est quelques éclats de peinture, merci Fred !
La dernière erreur se fera sur le ravitaillement. Vu qu'on embarque 22L, on peut se permettre de ne faire qu'un ravitaillement à 2h30-3h00, selon nos calculs du vendredi. Finalement, à 2h30, une dizaine de tours avant le ravitaillement prévu, Fred sort en secouant la moto, plus d'essence quasiment dedans et on avait prévu juste ce qu'il fallait pour faire 45' de course. On injecte donc ça dans le réservoir, il repart et on prépare le relais suivant avec un nouveau ravitaillement.
Il y avait juste ce qu'il fallait dans le derrick pour finir la course, théoriquement...
Du coup il a fallu préparer un autre biberon pour la moto
On est remonté à la 7ème position mais on aura du mal à la garder avec ce ravitaillement supplémentaire. Dernier relais, Fred a en charge de finir la course, on ravitaille, le dérick est à peine parti qu'il saute sur la moto, Hugues n'a pas remis le bouchon d'essence, il veut y aller et est sur les guidons, ce qui le gène, résultat, 15 secondes de perdu et un changement en 40 secondes, la moto qui était derrière nous à 30 secondes nous passe.
Fred fera des tours réguliers dans les 2'09 pour assurer la fin de course.
On finira finalement cette course en 8ème position des 750 et 18ème au scratch, ce qui reste une belle performance pour des amateurs débutant. On sait déjà ce qu'il faudra modifier l'an prochain. L’équipe est ravie et Clément, qui suit cette deuxième course, semble avoir été pris au jeu.
L'analyse de la course est simple :
- bonne équipe, très motivée, passionnée avec un très bon esprit d'équipe
- la 750 est une bonne moto pour remettre ou mettre le pied à l'étrier dixit les pilotes
- on va s'entrainer à la procédure de départ
- on va réviser nos calculs de conso
- on va améliorer les ravitaillements
- c'est vraiment agréable de ne pas faire de mécanique en course (on s'est juste fendu d'un serrage de la pré-contrainte des ressorts qui étaient réglés pour la pluie et trop mous avec le beau temps de la course).
Merci à toute l’équipe, aux filles qui ont assuré l’intendance du week-end et à l’an prochain pour les futures courses.
Il y a un peu de boulot à faire sur la moto maintenant, notamment un bac à huile à revoir qui frotte dans tous les virages